Dossier des n° INAMI. Position du cdH.

Dossier INAMI : le CDH veut activer le conflit d’intérêt
A la sortie de leurs études de médecine, de nombreux étudiants risquent de se retrouver sans numéro Inami à cause d’un projet de loi sur la table du Parlement fédéral. Le cdH ne peut l’accepter ! Nos députés veulent activer le conflit d’intérêt, un bazooka institutionnel typiquement belge, pour bloquer le texte fédéral.
Le gouvernement fédéral veut aujourd’hui reprendre le contrôle total de ces numéros. Ce projet vise à verrouiller les excédents de quotas Inami pour les médecins et les dentistes. Ainsi, l’Inami n’accordera plus un numéro Inami qu’aux diplômés de médecine qui disposent d’une attestation de contingentement. Cela veut dire que les patients qui seraient soignés par ces médecins sans numéro INAMI ne bénéficieraient plus de remboursements…
Du côté du Fédéral, Catherine Fonck, cheffe de groupe à la Chambre, alerte le Ministre déjà depuis décembre. « Malgré le manque de médecins, le Ministre Vandenbroucke reste coincé sur des chiffres de planification qui remontent à 2011 sans tenir compte de l’évolution de la situation ces 11 dernières années. C’est totalement irresponsable !, déplore-t-elle. Le désaccord politique ne peut pas être réglé sur le dos de jeunes qui ont réussi leur examen d’entrée et ont donc été validés dans leur parcours par la Fédération Wallonie-Bruxelles. »
«Ce projet de loi va pénaliser les futurs diplômés. » se désole Alda Greoli, cheffe de groupe à la Communauté française. « C’est une claque aux visages des étudiants qui ont entamé leur cursus ! Ce n’est clairement pas le moment de décourager des futurs médecins, on en a plus que jamais besoin. » Nous sommes en pleine crise sanitaire avec un personnel de soins qui manque déjà furieusement. Les maisons de repos, les PSE des écoles, les administrations, elles aussi ne trouvent plus de candidats médecins avec les conséquences que nous connaissons sur la gestion de la crise.
« Plus d’une commune sur deux est en pénurie de médecins généralistes et de spécialistes comme des pédiatres, psychiatres, gériatres, etc » explique François Desquesnes, chef de groupe au Parlement de Wallonie. « En plus de pénaliser les étudiants en médecine, ce projet de loi va aussi complexifier l’accès à une médecine de proximité alors que 40% des Wallonnes et des Wallons vivent en zone rurale ! »
À Bruxelles, selon les chiffres publiés par la région, 45% des généralistes pourraient avoir cessé de pratiquer d’ici 2027. La capitale fera donc elle aussi face à une importante pénurie. « La pandémie que nous connaissons depuis deux ans démontre la cruciale nécessité d’avoir une forte médecine de première ligne et de proximité. Les médecins de première ligne vont manquer dans les années à venir et celles et ceux qui pratiquent aujourd’hui sont à bout. Pour rappel, à Bruxelles, 40% des habitants n’ont pas de généralistes attitrés. Une telle proposition de loi est donc un non-sens absolu » ajoute Céline Frémault, cheffe de groupe au Parlement bruxellois.